Francis MOLASOKO, Coordinateur de Projet à la FIFA, aura été au contact du football calédonien durant sa mission effectuée début mars en Nouvelle-Calédonie. Photo : Comité Provincial Nord de Football
INTERVIEW FEDCALFOOT / Francis MOLASOKO - Coordinateur de projet à la FIFA
Age : 32 ans
Pays : France
Ancien joueur (semi) professionnel formé en France, passé par les Etats-Unis (universitaire), le Luxembourg, et le Qatar
FEDCALFOOT : Bonjour Francis. C'est un grand plaisir de pouvoir s'entretenir avec vous à l'occasion de cette interview FEDCALFOOT. Cela fait cinq ans environ que vous travaillez sur les dossiers océaniens, et donc entre autre sur le dossier calédonien. Mais avant cela, pourriez-vous vous présenter brièvement à nos lecteurs calédoniens ? Votre parcours de vie, on le comprend assez vite, a été beaucoup guidé par le football.
FRANCIS MOLASOKO : Bonjour à tous, je m’appelle Francis MOLASOKO. J’ai 32 ans. Je suis né à Paris dans une famille congolaise (RDC). Avant d’occuper mon poste de Coordonnateur de projet Asie et Océanie pour la Fédération Internationale de Football Association (FIFA), j’ai beaucoup voyagé notamment grâce au football. En effet, ayant grandi en région parisienne c’est naturellement que je me suis tourné vers ce sport. J’ai joué dans les catégories de jeunes de l’AS Saint-Ouen l’Aumône.
Ensuite, après l’obtention de mon baccalauréat en 2007, je me suis envolé pour Montréal où j’ai pu commencer une formation en Marketing tout en évoluant dans l’équipe universitaire des Citadins de l’UQAM de 2008 à 2010. Au début de l’année 2011, j’ai obtenu une bourse sportive à la West Virginia University (États-Unis) afin de pouvoir continuer mon cursus tout en jouant dans la prestigieuse ligue universitaire américaine, la NCAA. Après l’obtention de mon diplôme universitaire en 2013, j’étais trop juste pour signer un contrat en MLS alors je suis retourné en Europe courant 2014.
J’ai tenté une très courte expérience dans le club de D1 luxembourgeoise de Mondorf-les-Bains avant de partir pour le Qatar où l’on me proposait un poste d’entraîneur à Evolution Sports Qatar, une académie de football. Sur place, j’ai pu signer à Lusail City, un club de 3e division.
En 2016, conscient qu’à 27 ans ma carrière de footballeur n’allait jamais décoller, j’ai décidé de reprendre les études, et j’ai donc postulé au FIFA Master, un Master international en sciences humaines, management et droit du sport, organisé par le Centre International d’Études du Sport (CIES) en collaboration avec la FIFA.
En 2017, après l’obtention de mon diplôme, la FIFA recherchait un profil francophone similaire au mien et m’a proposé un entretien d’embauche que j’ai passé avec succès.
FEDCALFOOT : Voilà donc ce qui vous amène en Nouvelle-Calédonie pour une mission de travail d'une semaine. Quel était l'objectif de votre venue sur place ?
FRANCIS MOLASOKO : Alors me concernant il s'agit de ma deuxième visite en Nouvelle-Calédonie puisque j'étais déjà venu en 2017 lors du Sommet FIFA organisé sur Nouméa. J'avais trois objectifs principaux. Le premier était de mieux comprendre l’organisation du football en Nouvelle-Calédonie. En effet, même si je connaissais sa structure, je n’avais pas eu l’occasion de rencontrer les différents Comités Provinciaux composant le football calédonien. Il était nécessaire de les rencontrer afin d’échanger de vive voix et de comprendre leurs besoins mais aussi de constater ce qui fonctionne bien !
Le second objectif était de rencontrer les parties prenantes de la FCF extérieures au football, notamment les trois Provinces ainsi que le Gouvernement afin de marquer le soutien de la FIFA envers le football calédonien.
Enfin, le dernier but de ma venue était de m’entretenir avec les différents départements de la FCF afin d’avancer sur certains dossiers en cours ainsi que d’évoquer des dossiers futurs.
FEDCALFOOT : Qu'est-ce qu'il en ressort justement de tout ça, et de la découverte disons un peu plus 'terrain' du football cagou ?
FRANCIS MOLASOKO : Ce séjour était nécessaire. Effectivement, d’un point de vue professionnel, cela permet de mieux comprendre les défis auxquels doit faire face le football calédonien, de marquer le soutien de la FIFA envers la FCF devant ses parties prenantes et enfin de faire avancer divers projets de la FCF. Cela répond favorablement aux trois objectifs de ma mission cités ci-dessus. D’un point de vue personnel, cela m’a également permis d’en apprendre un peu plus sur la culture calédonienne, ses mœurs et ses coutumes, ce qui m’aidera à mieux analyser certaines situations à l’avenir.
FEDCALFOOT : Quelles vont être les orientations principales des projets de développement football, ici en Nouvelle-Calédonie ?
FRANCIS MOLASOKO : Dans un premier temps, la nouvelle équipe en place dirigée par le Président TAVERGEUX souhaiterait consolider les infrastructures footballistiques avec notamment un centre d’hébergement dans l’enceinte du centre technique situé à Païta. La FCF souhaiterait aussi construire un stade de football qui lui appartiendrait afin d’être indépendante à ce niveau.
Aussi, la FCF va accentuer son travail auprès de la jeunesse calédonienne afin de mettre en œuvre sa stratégie de développement axée sur le football de jeunes avec en ligne de mire la Coupe du Monde 2026 pour laquelle la zone Océanie est assurée de disposer d’une place.
FEDCALFOOT : La FIFA tient un rôle prépondérant dans le développement du football océanien, qui reste pour le moment un football 'amateur' qui se structure progressivement. Quels sont selon vous les chantiers majeurs sur lesquels une Fédération comme la FCF doit encore insister afin de poursuivre sa progression ?
FRANCIS MOLASOKO : Effectivement, la FIFA apporte une aide financière, mais pas seulement, car ses équipes accompagnent également les Associations Membres sur des aspects comme les ressources humaines, pour l’établissement de stratégies de développement.
Je pense qu’il est essentiel pour la FCF de mettre l’accent sur le football de jeunes, chez les filles comme chez les garçons. Il faut donner plus d’opportunités à la jeunesse calédonienne de jouer afin qu’elle progresse. Le but n’est pas nécessairement de produire des futurs Christian Karembeu qui finiront champions du monde ou d’Europe, mais d’offrir des opportunités à la jeunesse calédonienne. Ces opportunités peuvent avoir multiples formes car, à travers le football, un jeune ou une jeune calédonien(ne) peut avoir accès à une formation professionnelle ou bien être amené(e) à voyager et découvrir d’autres cultures qui lui permettront de se développer en tant qu’homme ou que femme.
Si les opportunités offertes aboutissent à une carrière professionnelle, alors tant mieux. Cependant, si, dans une quinzaine d’année, le bilan est qu’il n’y a aucun(e) professionnel(e) mais une centaine de jeunes hommes et de jeunes femmes qui ont trouvé une voie les conduisant à une profession, grâce à leur parcours dans le football, le bilan sera satisfaisant.
Age : 32 ans
Pays : France
Ancien joueur (semi) professionnel formé en France, passé par les Etats-Unis (universitaire), le Luxembourg, et le Qatar
FEDCALFOOT : Bonjour Francis. C'est un grand plaisir de pouvoir s'entretenir avec vous à l'occasion de cette interview FEDCALFOOT. Cela fait cinq ans environ que vous travaillez sur les dossiers océaniens, et donc entre autre sur le dossier calédonien. Mais avant cela, pourriez-vous vous présenter brièvement à nos lecteurs calédoniens ? Votre parcours de vie, on le comprend assez vite, a été beaucoup guidé par le football.
FRANCIS MOLASOKO : Bonjour à tous, je m’appelle Francis MOLASOKO. J’ai 32 ans. Je suis né à Paris dans une famille congolaise (RDC). Avant d’occuper mon poste de Coordonnateur de projet Asie et Océanie pour la Fédération Internationale de Football Association (FIFA), j’ai beaucoup voyagé notamment grâce au football. En effet, ayant grandi en région parisienne c’est naturellement que je me suis tourné vers ce sport. J’ai joué dans les catégories de jeunes de l’AS Saint-Ouen l’Aumône.
Ensuite, après l’obtention de mon baccalauréat en 2007, je me suis envolé pour Montréal où j’ai pu commencer une formation en Marketing tout en évoluant dans l’équipe universitaire des Citadins de l’UQAM de 2008 à 2010. Au début de l’année 2011, j’ai obtenu une bourse sportive à la West Virginia University (États-Unis) afin de pouvoir continuer mon cursus tout en jouant dans la prestigieuse ligue universitaire américaine, la NCAA. Après l’obtention de mon diplôme universitaire en 2013, j’étais trop juste pour signer un contrat en MLS alors je suis retourné en Europe courant 2014.
J’ai tenté une très courte expérience dans le club de D1 luxembourgeoise de Mondorf-les-Bains avant de partir pour le Qatar où l’on me proposait un poste d’entraîneur à Evolution Sports Qatar, une académie de football. Sur place, j’ai pu signer à Lusail City, un club de 3e division.
En 2016, conscient qu’à 27 ans ma carrière de footballeur n’allait jamais décoller, j’ai décidé de reprendre les études, et j’ai donc postulé au FIFA Master, un Master international en sciences humaines, management et droit du sport, organisé par le Centre International d’Études du Sport (CIES) en collaboration avec la FIFA.
En 2017, après l’obtention de mon diplôme, la FIFA recherchait un profil francophone similaire au mien et m’a proposé un entretien d’embauche que j’ai passé avec succès.
FEDCALFOOT : Voilà donc ce qui vous amène en Nouvelle-Calédonie pour une mission de travail d'une semaine. Quel était l'objectif de votre venue sur place ?
FRANCIS MOLASOKO : Alors me concernant il s'agit de ma deuxième visite en Nouvelle-Calédonie puisque j'étais déjà venu en 2017 lors du Sommet FIFA organisé sur Nouméa. J'avais trois objectifs principaux. Le premier était de mieux comprendre l’organisation du football en Nouvelle-Calédonie. En effet, même si je connaissais sa structure, je n’avais pas eu l’occasion de rencontrer les différents Comités Provinciaux composant le football calédonien. Il était nécessaire de les rencontrer afin d’échanger de vive voix et de comprendre leurs besoins mais aussi de constater ce qui fonctionne bien !
Le second objectif était de rencontrer les parties prenantes de la FCF extérieures au football, notamment les trois Provinces ainsi que le Gouvernement afin de marquer le soutien de la FIFA envers le football calédonien.
Enfin, le dernier but de ma venue était de m’entretenir avec les différents départements de la FCF afin d’avancer sur certains dossiers en cours ainsi que d’évoquer des dossiers futurs.
FEDCALFOOT : Qu'est-ce qu'il en ressort justement de tout ça, et de la découverte disons un peu plus 'terrain' du football cagou ?
FRANCIS MOLASOKO : Ce séjour était nécessaire. Effectivement, d’un point de vue professionnel, cela permet de mieux comprendre les défis auxquels doit faire face le football calédonien, de marquer le soutien de la FIFA envers la FCF devant ses parties prenantes et enfin de faire avancer divers projets de la FCF. Cela répond favorablement aux trois objectifs de ma mission cités ci-dessus. D’un point de vue personnel, cela m’a également permis d’en apprendre un peu plus sur la culture calédonienne, ses mœurs et ses coutumes, ce qui m’aidera à mieux analyser certaines situations à l’avenir.
FEDCALFOOT : Quelles vont être les orientations principales des projets de développement football, ici en Nouvelle-Calédonie ?
FRANCIS MOLASOKO : Dans un premier temps, la nouvelle équipe en place dirigée par le Président TAVERGEUX souhaiterait consolider les infrastructures footballistiques avec notamment un centre d’hébergement dans l’enceinte du centre technique situé à Païta. La FCF souhaiterait aussi construire un stade de football qui lui appartiendrait afin d’être indépendante à ce niveau.
Aussi, la FCF va accentuer son travail auprès de la jeunesse calédonienne afin de mettre en œuvre sa stratégie de développement axée sur le football de jeunes avec en ligne de mire la Coupe du Monde 2026 pour laquelle la zone Océanie est assurée de disposer d’une place.
FEDCALFOOT : La FIFA tient un rôle prépondérant dans le développement du football océanien, qui reste pour le moment un football 'amateur' qui se structure progressivement. Quels sont selon vous les chantiers majeurs sur lesquels une Fédération comme la FCF doit encore insister afin de poursuivre sa progression ?
FRANCIS MOLASOKO : Effectivement, la FIFA apporte une aide financière, mais pas seulement, car ses équipes accompagnent également les Associations Membres sur des aspects comme les ressources humaines, pour l’établissement de stratégies de développement.
Je pense qu’il est essentiel pour la FCF de mettre l’accent sur le football de jeunes, chez les filles comme chez les garçons. Il faut donner plus d’opportunités à la jeunesse calédonienne de jouer afin qu’elle progresse. Le but n’est pas nécessairement de produire des futurs Christian Karembeu qui finiront champions du monde ou d’Europe, mais d’offrir des opportunités à la jeunesse calédonienne. Ces opportunités peuvent avoir multiples formes car, à travers le football, un jeune ou une jeune calédonien(ne) peut avoir accès à une formation professionnelle ou bien être amené(e) à voyager et découvrir d’autres cultures qui lui permettront de se développer en tant qu’homme ou que femme.
Si les opportunités offertes aboutissent à une carrière professionnelle, alors tant mieux. Cependant, si, dans une quinzaine d’année, le bilan est qu’il n’y a aucun(e) professionnel(e) mais une centaine de jeunes hommes et de jeunes femmes qui ont trouvé une voie les conduisant à une profession, grâce à leur parcours dans le football, le bilan sera satisfaisant.
Aux côté du Président TAVERGEUX, Francis MOLASOKO aura aussi rencontré le Directeur de CANAL + CALEDONIE, Franck CARPENTIER. C+ Calédonie est partenaire de la Fédération depuis plusieurs années déjà, la FCF et Canal + Calédonie qui intensifieront leur collaboration à partir de cette année. Photo : FCF.
Francis MOLASOKO est également allé à la rencontre des Instances politiques du Pays. Ici, en entretien avec Monsieur BRIAL.
Francis MOLASOKO a également rencontré le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, notamment Monsieur Mickaël FORREST, en charge des Sports et de la Jeunesse.
